Astronomie bling-bling

Un pulsar et son diamant qui lui sied comme un gant (Image Swinburne Astronomy Productions)

Dur dur d’éviter les poncifs sur l’infiniment grand lorsque l’on parle d’astronomie. C’est donc la tête dans les étoiles (j’avais prévenu, ne m’en voulez pas) que l’on va se pencher sur une découverte 24 carats. Évidemment, avant de venir à l’extraordinaire trouvaille, il va falloir se rafraîchir un peu la mémoire.

Tout commence au Max Planck Institute, où des chercheurs, bien assis derrière leurs télescopes, explorent le ciel systématiquement à la recherche de pulsars. Les pulsars, ce sont des étoiles d’une vingtaine de kilomètres de diamètre qui émettent un rayonnement électromagnétique dans la direction de leur axe magnétique. Comme ces étoiles tournent très rapidement sur elles-même, ce rayonnement nous arrive épisodiquement, comme par pulsations, d’où le nom (certains chercheurs sont doués pour l’étymologie). Et ce jour-là c’est vers J1719-1438 (certains chercheurs sont moins doués pour l’étymologie). Le rayonnement qui nous arrive de celui-ci est en effet non pas régulier, mais modulé. Cette modulation est un indice de la présence d’une planète en orbite.

C’est l’histoire de cette planète que nous racontent les astronomes dans un article de la prestigieuse revue Science. En effet, l’analyse de la modulation nous apprend trois choses : la distance qui sépare la planète du pulsar (environ 600 000 km), la taille de cette planète et son poids. Et c’est là que ça devient intéressant : si cette planète est relativement petite (environ cinq fois le diamètre de la terre), puisque toute masse supplémentaire serait arrachée par le pulsar, elle est plus lourde que Jupiter. En bref, cette planète est extrêmement dense.

Si elle est si dense, c’est parce que vraisemblablement, avant d’être une planète, l’astre était une étoile (et surement une naine blanche). Cette étoile, si proche du pulsar, a vu une partie de sa masse arrachée par le champ de gravité voisin. Et une grande partie : plus de 99.9%. Et ce qui reste, au vu de la fréquence de rotation du pulsar, est surement un mélange de carbone et d’oxygène. Au vu de la densité de la planète, ces éléments doivent se trouver sous une forme cristalline, en partie donc similaire à du diamant. Le plus gros solitaire connu du monde en quelque sorte, le meilleur ami des astronomes.