F’taghn, la preuve de l’existence des Grands Anciens!

Pour ceux qui ne connaissent pas, courrez vers l'Unspeakable Vault of Doom!

Il est des charniers qui soulèvent les interrogations, et mènent aux hypothèses les plus invraisemblable. Tuons le suspense au plus vite, c’est d’un de ceux-là que je vais aborder. Il ne s’agit pas d’un horrible amas d’ossements découverts dans une tranchée africaine le long d’une frontière ethnique, dans un champ bosniaque ou sous la neige d’une forêt ukrainienne, fossile d’une énième atrocité camouflée dans un conflit quelconque. Ni même d’un étrange cimetière indien qui plonge une famille tranquille du Midwest américain au coeur d’une série de phénomènes étranges, inexplicables et inquiétants.

Ce charnier se trouve cependant bien aux États-Unis, dans l’état du Nevada, dans le Berlin-Ichtyosaur State Park. Dans ce parc, on peut trouver un étrange amas d’os, appartenant à neuf grands (autour de 14 mètres) Ichtyosaures datant du triasique, l’équivalent de nos grands cachalots. Depuis les années 50s, les experts se posent plusieurs questions : le site est en effet particulier, les vertèbres des cadavres étant placés dans plusieurs alignements réguliers, presque trop beaux pour être dus au hasard. Comment tous ces mastodontes ont ils bien pu mourir ? Qu’est-ce qui a bien pu causer cette disposition étonnante ?

L’explication la plus simple, c’est qu’un banc d’ichtyosaures se soient retrouvé bloqué en eaux peu profondes, échoué. Des chercheurs se sont penchés sur la question (notamment J.A. Holger, mais les tubes de l’Internet me semblent ne pas retrouver son article original), et il semblerait que cette hypothèse soit battue en brèche.

On peut aussi penser à des animaux piégés dans une zone remplie d’algues relâchant des phytotoxines, poisons pouvant être extrêmement dangereux (demandez aux sangliers sur les plages bretonnes). Le problème de cette théorie, pourtant pas véritablement impossible, réside dans le fait que les os des différents individus soient entremêlés, ce qui dans cette hypothèse voudrait dire que les animaux sont tous morts exactement au même endroit, ce qui est difficile à croire (mais pas, bien entendu, impossible).

Une autre théorie plus surprenante a été exposée aux chanceux qui ont pu assister au congrès annuel de la Geological Society of America. Elle se base sur l’observation d’animaux modernes, en l’occurrence les pieuvres, animaux remarquablement intelligents (pour vous en convaincre, heureux parisiens ou touristes dans la capitale, passez voir le poulpe du Palais de la Découverte). Ainsi, les reptiles marins auraient pu être attaqués par un céphalopode géant, estimé à plus de 30 mètres, qui pourrait rappeler le mythique kraken. Ou le célèbre Cthulhu.

Deux arguments viennent appuyer cette théorie. Tout d’abord, une inspection des vertèbres des bestiaux montre qu’ils ne sont pas morts tous au même moment, ce qui va dans le sens d’un monstrueux prédateur qui ramènerait ses proies dans son antre. De plus, ces vertèbres ont été réarrangées, ce qui se voit par la taille des ossements placés les uns à coté des autres. Plus troublant encore, ce réarrangement évoque les ventouses des tentacules des pieuvres et poulpes, en double rangées :

On aurait ainsi affaire à l’équivalent des préhistoriques peintures rupestres, version poulpe. Reste à savoir  si une pieuvre si puissante soit elle peut venir à bout d’un gibier aussi impressionnant. Un début de preuve a pu être fourni à l’aquarium de Seattle, où les soigneurs se demandaient ce qui tuait méthodiquement les requins d’un de leurs grands aquariums :